Energie éolienne : du renouvelable qui fait débat
C’est un déferlement de haine qui s’est abattu sur les éoliennes terrestres au printemps dernier. Justifié ou pas ? Où en est-on aujourd’hui de leur développement ?
En France, l’éolien est la 3ème source d’électricité derrière le nucléaire et l’hydraulique. La France compte 2090 installations de parcs éoliens, correspondant à environ 9000 éoliennes, inégalement réparties sur le territoire.
Dans la Vienne, Selon la Dreal Nouvelle-Aquitaine, il y a actuellement 20 parcs éoliens en exploitation (103 éoliennes), pour une puissance de 226 MW. Les parcs éoliens autorisés (mais pas encore construits ou pas encore en fonctionnement) représentent 24 parcs (142 mâts), pour une puissance de 435 MW.
Que leur reproche-t-on ?
Elles coûtent trop cher : effectivement, les premières générations ont été soutenues par l’argent public et ces subventions pèsent encore sur nos factures d’électricité à travers la taxe CSPE. Actuellement, le MWh coûte 60 € pour l’éolien. A titre de comparaison, le MWh pour la centrale EPR de Flamanville coûtera environ 110 € selon la Cour des Comptes.
Elles tournent par intermittence : le photovoltaïque, l’hydraulique, l’éolien et le nucléaire sont complémentaires et aucune de ces sources ne fonctionne en permanence (16 réacteurs nucléaires à l’arrêt cet hiver). En 2020, le parc éolien français a produit 7,9 % de l’électricité. Par ailleurs, elles produisent plus en hiver qu’en été, lorsque les besoins augmentent.
Elles font du bruit : les éoliennes émettent un bruit de fond, souvent couvert par celui du vent. A 500 m, il est de l’ordre de 35 dB. Dans certaines configurations, il reste perceptible et s’il est gênant, l’exploitant doit brider ses éoliennes. Elles émettent également des infrasons. L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport en 2017 sur « les effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens ». Elle concluait qu’il n’y avait pas lieu de modifier les valeurs limites d’exposition au bruit existantes, ni d’introduire des limites spécifiques aux infrasons et basses fréquences sonores. Mais elle recommandait de renforcer l’information des riverains, de surveiller l’exposition au bruit et de poursuivre les recherches.
Le syndrome de l’éolien : il est mentionné dans un rapport de l’Académie de médecine de 2006, actualisé en 2017. Il regroupe une série de symptômes très divers : fatigue, maux de tête… En juillet 2021, la cour d’appel de Toulouse a octroyé des dommages et intérêts aux personnes considérant qu’elles souffraient du « syndrome de l’éolien ».
Elles ne se recyclent pas : la durée de vie estimée d’une éolienne est de 20 ans. 93 % de la masse de l’éolienne se recycle. Les pales contenant des matériaux composites ne sont pas recyclables, elles sont broyées et utilisées comme combustible. La base bétonnée doit être entièrement enlevée et remplacée par de la terre de composition comparable aux terres de proximité.
Elles tuent les oiseaux : les éoliennes tuent en moyenne 7 oiseaux par an, des études d’impact et des suivis de mortalité devraient permettre d’agir en cas de problème.
Lire l’article complet sur le magazine Que Choisir n° 611 de mars 2022